Texte de Justin Woolford pour la Fondation MAVA

Dans le quatrième numéro de notre nouvelle série de cinq articles dont l’objectif est d’offrir perspectives et inspiration pour la conservation contemporaine, nous nous rendons à Prespa – un site naturel emblématique dont la préservation dépend d’une conservation enracinée au niveau local mais s’étendant également au-delà les frontières.

Cachés dans les montagnes

Selon la légende, au sommet d’une montagne au coeur des Balkans, deux bergers se seraient endormis à côté d’une source isolée. Involontairement, ils auraient laissé couler ses eaux dans la plaine en aval, créant deux immenses lacs bleus scintillants, Mikri et Megali Prespa.

Situés bien au-dessus du niveau de la mer, enjambant l’Albanie, la Grèce et la République de Macédoine du Nord, les lacs Prespa font partie des plus anciens et des plus grands lacs d’Europe, ayant été formés il y a plus de deux millions d’années.

La faune et la flore qui vivent dans cet écosystème unique, bordé de montagnes aux sommets enneigés, ont évolué dans ses roselières, forêts et prairies alpines pendant des milliers d’années – et plus de 50 espèces ne se trouvent nulle part ailleurs.

Les oiseaux qui migrent entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe, ainsi que des espèces résidentes comme le cormoran pygmée, se gavent d’insectes et de poissons présents en abondance. La région abrite également la plus grande colonie au monde de pélicans frisés, une espèce rare devenue le symbole de la région.

Depuis l’âge de pierre, les populations se sont installées le long de ses rivages, façonnant le paysage. Les ermites et les saints hommes de Byzance sculptaient des chapelles de pierre, tandis que les pêcheurs et les agriculteurs profitaient de la richesse de la terre et de l’eau. Aujourd’hui, la culture du haricot de Prespa est le moteur de l’économie régionale, et sa saveur reconnue est un délice épicurien.

Des menaces, de l’aventure et de la diplomatie

« Je suis née sur l’île de Lesbos dans la mer Egée et je suis arrivée à Prespa en 1987, alors que j’approchais la fin de la vingtaine » raconte Myrsini Malakou, biologiste grecque et Directrice de longue date de la Société pour la protection de Prespa. « Ces deux endroits ne pouvaient être plus différents l’un de l’autre : l’un est fondé sur le matriarcat et est au bord de la mer, l’autre est patriarcal et dans les montagnes ! Cependant, dans ces deux lieux, les humains et la nature sont étroitement liés. Et ici à Prespa, l’eau nous connecte tous – loups, ours, oiseaux, et humains. »

Les naturalistes ont pour la première fois reconnu la valeur de Prespa et sont venus voir les derniers pélicans nicheurs d’Europe dans les années 1960, mais c’est Luc Hoffmann, célèbre conservationniste et fondateur de la Fondation MAVA, qui a attiré l’attention internationale sur la région au début des années 1970.

« À l’époque, il fallait une licence, délivrée par le ministère de la Défense, pour entrer à Prespa. Accompagné de quelques soldats, Luc est monté sur un bateau, et a fini par voir des pélicans de ses propres yeux, près de la frontière avec l’Albanie », se souvient Myrsini. « Il était enchanté bien sûr, mais il a aussi réalisé que tout n’était pas rose. »

La dictature militaire grecque avait des projets importants de construction de routes, de drainage et d’agriculture mécanisée, qui menaçaient l’écologie interconnectée de Prespa et l’équilibre délicat entre la nature et une économie agraire traditionnelle. Contre toute attente cependant, en 1974, le gouvernement militaire déclara « Forêt nationale » les parties grecques de Mikri et de Megali Prespa.

« Le charisme de Luc et son réseau d’influence avaient suffi pour convaincre les militaires de la valeur naturelle énorme de Prespa », se souvient Myrsini. « Il les a persuadés de protéger Prespa, ce qu’ils ont fait à l’aide de patrouilles militaires et parfois même d’hélicoptères! »

Pourtant, même si le parc a survécu à la dictature, la conservation de cette vaste zone isolée reste un défi, surtout au-delà des frontières grecques. Luc savait que la réussite dépendait d’une étroite collaboration entre trois pays dont les relations ont historiquement toujours été compliquées, et pour qui la conservation n’était pas une priorité. La protection continue du parc s’est ainsi basée pendant trois décennies en grande partie sur l’engagement personnel de Luc et ses talents de diplomate.

Des siècles de tensions géopolitiques, de guerres, d’invasions, de déplacements et de réinstallations ont également eu pour conséquence une grande diversité d’origines ethniques, de croyances et d’identités dans la région. L’absence d’unité culturelle dans ces communautés différentes était un défi supplémentaire à relever.

Aux vieux enjeux, de nouvelles réussites

Avec son entrée dans l’Union européenne dans les années 1980, la Grèce s’est mise à recevoir des fonds européens pour le développement. Et à Prespa, l’histoire a commencé à se répéter.

« Le gouvernement s’est mis à déverser de l’argent dans des projets copiés-collés venus d’ailleurs, sans prendre en compte les populations, la valeur naturelle ou les conditions locales de Prespa », se remémore Myrsini.

Thymio Papayannis, célèbre architecte, environnementaliste et ancien président de la Société pour la préservation de Prespa, a visité la région en 1985 pour enquêter sur une plainte relative aux impacts des financements européens. C’est là qu’il a lancé l’alerte.

« J’ai écrit un rapport pour la Commission européenne intitulé La débacle de Prespa » se souvient Thymio. « L’une des propositions était un projet hydro-électrique pour lequel il n’y avait clairement pas assez d’eau. Il y avait aussi un projet d’écloserie supposé fournir du poisson pour tout les Balkans ! Il y avait beaucoup de corruption, peu de planification et encore moins de responsabilisation. Au final, le gouvernement grec a reconnu qu’il valait mieux abandonner ces projets. »

Tous se rassembler

Après le rapport de Thymio, Luc a continué à se rendre régulièrement à Prespa, pour rencontrer les habitants et expliquer l’importance des lacs et des zones humides. Avec Thymio, il a également participé à la création du WWF Grèce. Ensuite, en 1991, ils ont fondé la Société pour la protection de Prespa (SPP) avec le biologiste Giorgos Catsadorakis, qui avait fait son PhD à Prespa, ce qui a permis de rallier divers partenaires influents, contribuant ainsi à promouvoir une visibilité et reconnaissance internationales.

« Pendant les années 1980, les avis divergeaient beaucoup sur la façon dont conserver Prespa », reconnaît Myrsini. « Certains voulaient exclure les habitants, mais pour Luc, ils étaient une partie essentielle de l’écosystème, et nous devions les rallier à nous. »

Depuis cette époque, la SPP a gagné de nombreuses récompenses pour son travail de conservation avec les communautés locales, notamment la réintroduction des pratiques traditionnelles et la promotion de l’agriculture biologique, recevant l’un des premiers Prix Ramsar de la conservation des zones humides en 1999 et le Prix environnemental Foldman, attribué à Myrsini et Giorgios, en 2001.

« Au début, on nous disait que nous étions fous, que prôner la conservation dans cette zone isolée n’était pas soutenable » raconte Thymio. « Luc a réalisé que la seule façon de réussir était d’avoir une réelle présence sur le terrain. C’est pour cela que nous avons créé la SPP – pour impliquer les populations locales et gagner leur soutien, et les réunir autour des conservationnistes ! »

Le soutien des pêcheurs

Capables de porter trois kilos de poissons dans leurs gosiers, les pélicans frisés ont longtemps été considérés par les pêcheurs comme des concurrents de taille – et pendant longtemps, leur persécution était même approuvée par l’Etat. Pour chaque oeuf de pélican ou pélican mort rapporté aux autorités, les pêcheurs recevaient de l’argent du service forestier.

En 1990, au moment de la création de la SPP, il ne restait qu’environ 160 couples nicheurs, et la situation devint critique. Une importante sécheresse sévissait, et le seul lieu de nidification hors de portée des prédateurs que ces pélicans frisés avaient trouvé était sur les pièges des pêcheurs, dans le lac. Formés de branches empilées les unes sur les autres, avec la partie supérieure qui dépassait de l’eau, c’était des lieux de nidifications parfaits – toutefois la nidification détruisait les pièges.

« Quand le printemps est arrivé, nous savions que nous devions agir. Nous avons parlé directement aux pêcheurs, en leur disant que c’était à eux de décider s’ils voulaient que leurs petits-enfants voient cet oiseau vivant sur Terre ou non » raconte Myrsini. « Lorsque nous avons vu les bateaux lever l’ancre à l’aurore le matin suivant, nous avons retenu notre souffle – mais alors qu’ils s’approchaient des pièges, ils ont coupé leurs moteurs et les ont contournés en silence. »

Il s’agit d’un moment charnière pour la conservation à Prespa, qui allait renseigner et confirmer l’approche de la nouvelle SPP : soutenir les communautés locales afin qu’elles valorisent et prennent soin de leur patrimoine. Aujourd’hui, les pêcheurs locaux aident à protéger une colonie de 1500 couples, ce qui fait venir les touristes dans la région, avec des conséquences financières non-négligeables.

Depuis ses premiers jours, la SPP a également priorisé la conservation des prairies humides – des zones essentielles pour la reproduction des poissons et l’alimentation des oiseaux.

« Il est vite devenu évident que pour conserver les pélicans, il fallait également gérer la terre et l’eau », explique Myrsini. « Les habitants avaient l’habitude de couper les roseaux pour nettoyer les rivages et permettre aux carpes de se reproduire – mais pendant les années 1980, les habitants se sont éloignés de la pêche pour se tourner vers la culture du haricot, ainsi les roselières ont gagné du terrain, et le nombre de carpes et d’oiseaux a chuté. »

Bénéficiant du financement UE LIFE et de l’expertise de la station de recherche de la Tour du Valat, en Camargue, la SPP a travaillé avec les populations locales pour restaurer les prairies humides, introduisant le buffle, et testant différentes méthodes de coupe et de pâturage.

« Il s’agit toujours de trouver une collaboration entre les ONG, les agriculteurs, les pêcheurs, les municipalités – et de souligner les avantages pour chacun » selon Myrsini. « Aujourd’hui, nous avons plus de 100 hectares de prairies humides, en majorité dans les zones communales. »

Trois pays, deux lacs, un futur

Lors de la Journée mondiale des zones humides, le 2 février 2000, après une proposition de la SPP et du WWF, Myrsini et Giorgios ont participé à un moment historique, lorsque les premiers ministres d’Albanie, de Grèce et de Macédoine du Nord ont ensemble déclaré la création du Parc transfrontalier de Prespa.

« Nous avions envie de créer un parc au-delà des frontières, mais c’était une zone militaire et nous avions besoin d’un soutien politique », raconte Thymio. « Luc avait de nombreux contacts et connaissait un conseiller du premier ministre grec, ce qui nous a permis de lui expliquer la philosophie générale de l’approche. »

En tant que première aire protégée transfrontalière des Balkans, sa naissance symbolise tout ce pour quoi la SPP a toujours travaillé – préserver les valeurs naturelles et culturelles, impliquer les communautés locales et promouvoir la collaboration.

« Au sein des trois pays, les scientifiques ont commencé à échanger des données, les enfants à connaître la valeur de leur région, les municipalités à communiquer, les parcs nationaux à mieux se connaître… Et peu à peu, la situation a changé » raconte Myrsini. « Ce qui compte, c’est d’avoir un système de gouvernance qui fonctionne. Notre slogan, c’était : Trois pays, deux lacs, un futur. »

C’était un moment décisif, et lors du dixième anniversaire du Parc, en 2010, les trois pays et l’UE ont signé l’Accord pour la protection et le développement durable de la zone de parc de Prespa, qui contraint juridiquement les parties en coopération.

Le directeur du WWF Grèce, Demetres Karavellas, biologiste marin et apnéiste de Kalymnos – l’île des plongeurs d’éponges -, inspiré et impliqué depuis longtemps dans la conservation de Prespa, n’a aucun doute sur la signification de cet Accord.

« Lorsque la SPP a terminé la restauration d’un vieux moulin à eau à Agios Germanos, tout le monde était là pour fêter son ouverture – le maire, les agriculteurs, l’instituteur local – et ils disaient tous la même chose sur ce qu’ils voulaient pour le futur de la région. Partager une même vision ne se fait pas en une nuit – cela demande du temps et du dialogue, et une écoute sincère de la part de tous. Outre son importance pour Prespa, l’Accord était une étape symbolique très importante, d’un point de vue environnemental et politique. Il transmettait un message de paix et de coopération, après des années de troubles, d’hostilité et de guerre dans les années 1990. Et aujourd’hui, il reste un symbole d’espoir et d’optimisme pour les populations locales. »

Au-delà des frontières

L’émerveillement ressenti au tout début s’est transformé en engagement sans faille, permettant à Luc, Thymio, Giorgos, Myrsini et Demetres d’entretenir une longue collaboration qui s’étend au-delà des frontières. PrespaNet, un réseau innovant transfrontalier d’ONG formé en 2013 entre la Société pour la conservation de Prespa, la Société écologique de Macédoine, et Protection et préservation de l’environnement naturel en Albanie, est peut-être le meilleur exemple de leur héritage. Née et ayant grandi à Prespa, Daniela Zaec coordonne aujourd’hui le projet transfrontalier de PrespaNet.

« Prespa c’est tout simplement mon chez-moi. C’est ici que je veux me développer professionnellement, et je veux rendre ce lieu meilleur pour le bien de tous. Notre plus gros défi est de changer les mentalités. Dans la partie de Prespa en Macédoine du Nord, la plupart des agriculteurs cultivent des pommes depuis des générations, de nouveaux vergers sont régulièrement plantés, ce qui met de plus en plus de pression sur l’approvisionnement en eau. Il n’existe pas de solution rapide, mais nous travaillons beaucoup avec les jeunes locaux, en les emmenant sur le terrain afin qu’ils voient les méthodes scientifiques de leurs yeux – et pour qu’ils voient qu’une carrière et un futur dans la conservation sont possibles. »

Parmi les autres activités de PrespaNet, citons la restauration des zones humides, le suivi des plantes rares et des grands mammifères, l’organisation d’écoles d’été, le volontariat et le partage d’expertise. Et il ne fait aucun doute que PrespaNet aide à créer un nouveau modèle pour une conservation transfrontalière.

« Nous essayons de rapprocher autant que possible les habitants de trois pays, grâce à des événements comme la Journée de la ceinture verte, qui célèbre la nature le long de l’ancien Rideau de fer. C’est très simple, mais cela a un impact énorme, et créé un sentiment d’appartenance et de vivre-ensemble » affirme Daniela. « L’hiver dernier était très sec, et aujourd’hui le niveau d’eau du lac est très bas. Maintenant, les populations locales se font entendre, elles demandent des réponses et appellent le gouvernement à lutter contre le changement climatique. »

A perpétuité

Nécessitant d’investir dans des talents locaux et des experts, la conservation dans des régions isolées et complexes, comme Prespa, coûte cher. Pour garantir sa continuité à perpétuité, la Fondation MAVA a participé à la création du Prespa Ohrid Nature Trust en 2015. Il s’agit d’un des rares fonds fiduciaire pour la conservation transfrontalière au monde, et du premier dans les Balkans. Il offre une sécurité de financement aux ONG et un réservoir de capacités pour les organismes de gestion du Parc national dans la région. En novembre 2018, le Fonds a reçu le Prix Pathfinder 2018, qui récompense les solutions exceptionnelles et innovantes pour les aires protégées.

Favorisant l’implication étroite des communautés locales dans la conservation, son approche peut être reproduite partout où se fait sentir le besoin d’un financement à long terme pour la conservation personnalisé aux besoins et conditions locales.

« Le Fonds est conçu pour soutenir la conservation par le biais de collaborations. Ainsi, y intégrer une flexibilité permettant de soutenir plusieurs partenaires, objectifs et approches est un élément clé. », explique Lynda Mansson, Directrice générale de la Fondation MAVA, et Présidente du Fonds pour la nature Prespa Ohrid.

Pour l’amour des humains et de la nature

« Pendant longtemps, Prespa a été le seul endroit dans cette région agitée que sont les Balkans où les Etats et la population ont construit des ponts – pour préserver leurs valeurs naturelles et culturelles », raconte Myrsini. « La coopération et la reconnexion dans la région ont été apportées par l’environnement – c’est la nature qui nous a rapprochés ».

Lorsque les écosystèmes s’étendent au-delà des frontières, la collaboration transfrontalière peut sembler être une solution évidente pour la conservation. Mais la mettre en œuvre de manière efficace est difficile – car les zones frontalières sont souvent isolées, et les différences politiques, culturelles et linguistiques peuvent être des obstacles à la coopération.

Chercher les points communs et les intérêts partagés permet d’avancer. À Prespa, tout le monde dépend d’un seul bassin versant en bonne santé. À partir de cette constatation, faire le choix d’une collaboration ancrée au niveau local mais s’étendant également au-delà des frontières est le moteur de la réussite.

La conservation à Prespa aurait échoué si les communautés locales dépendantes des ressources naturelles partagées n’avaient pas été ses alliées, ce n’aurait été qu’un autre projet de plus imposé par l’extérieur. En travaillant ensemble, les différences et les défis de toute taille peuvent être surmontés.

« Il faut adopter une approche globale et prendre en compte les enjeux humains et environnementaux » explique Thymio. « Si vous décidez d’intervenir, il faut d’abord comprendre parfaitement le contexte local. Puis il est essentiel d’avoir les bonnes personnes sur le terrain – s’il s’agit juste d’un boulot comme un autre, cela ne marchera pas. »


Enseignement n°4 – la collaboration transfrontalière

La conservation transfrontalière repose sur une collaboration solide, à tous les niveaux, entre de nombreux acteurs différents. Pour réussir, il convient de reconnaître les réalités sur le terrain, d’écouter attentivement, d’offrir aux populations locales la possibilité de prendre des initiatives, de générer des avantages, et de s’engager sur le long terme.


« Ce que je retiens surtout, c’est l’engagement absolu de Luc et son amour pour Prespa », dit Demetres. « Son engagement a duré plus de 30 ans – c’est un accomplissement absolument monumental. Travailler avec les communautés locales prend beaucoup de temps et demande de la patience. Luc encourageait l’ambition, mais il savait également que si vous demandez trop, vous aliénez les personnes. »

Calmer des eaux troubles

« Prespa est important du fait de sa biodiversité et de ses habitants. L’un ne peut exister sans l’autre », rappelle Myrsini. « Sa survie a toujours été basée sur la création d’un système équilibré. »

Prespa nous montre à quel point cet équilibre peut être fragile et facilement perturbé. Sa conservation dépend d’une approche transfrontalière souvent annoncée, mais rarement exécutée. Et les conservationnistes et les communautés doivent rester vigilants face aux menaces qui changent constamment – changement climatique, agriculture intensive, pollution, émigration et abandon.

Que ce soit à Prespa ou ailleurs, nous avons besoin d’une approche à l’échelle du bassin versant pour répondre aux crises actuelles de la santé, de la nature et du climat, qui sont complexes et interconnectées, et pour atteindre une sécurité alimentaire, hydrique et financière. Mais pour que nous puissions maintenir notre prospérité sur une planète en bonne santé, intégrer les populations dans les stratégies de conservation est fondamental. À Prespa, grâce à une collaboration faite de patience, l’espoir presque utopique qu’humains et nature puissent vivre en harmonie est peut-être déjà une réalité…

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Regard sur les sites iconiques de la MAVA

Lisez les articles sur chaque site emblématique de la MAVA :

Enseignement n°1  de la Camargue – Connaissances scientifiques et plaidoyer

Développer des connaissances scientifiques fiables et s’assurer que celles-ci répondent à des enjeux concrets. Et pour avoir un réel impact, mener également des actions de plaidoyer avec les partenaires, soutenues par des solutions pratiques et des éléments démontrant la valeur de la nature.

Enseignement n°2  des Bijagos – Une approche bioculturelle

Reconnaître, respecter et protéger les valeurs, les cultures, les pratiques et les droits uniques des communautés locales, et comprendre comment leurs traditions culturelles et spirituelles intègrent la conservation, leur permettant de gérer les territoires et les ressources au bénéfice des êtres humains et de la nature.

Enseignement n°3  de Doñana – Des solutions fondées sur la nature

Pour sauver la vie sur Terre, élaborer conjointement, avec tous les acteurs concernés, des solutions fondées sur la nature offrant prospérité et bien-être aux êtres humains, tout en respectant et en préservant l’intégrité des systèmes naturels et sains. 

Enseignement n°4  de Prespa – Une collaboration transfrontalière

La conservation transfrontalière repose sur une collaboration solide, à tous les niveaux, entre de nombreux acteurs différents. Pour réussir, il convient de reconnaître les réalités sur le terrain, d’écouter attentivement, d’offrir aux populations locales la possibilité de prendre des initiatives, de générer des avantages, et de s’engager sur le long terme

Enseignement n°5 du Banc d’Arguin – Financement durable

Alors que les crises générées par l’appauvrissement de la nature et le dérèglement climatique convergent, les organisations de conservation de la nature devraient se doter de mécanismes de financement innovants visant à sécuriser et amplifier les investissements des secteurs public et privé. Ceci permet de débloquer des fonds additionnels et de mettre en place un système de financement durable pour la conservation et le développement.