Par Julien Sémelin, Manager, Programme Méditerranée

Il y a six mois, je m’étais essayé à la définition des différents types de partenariats qui se sont constitués autour de nos 25 plans d’actions. Nous y avions vu que certains groupes de partenaires se sont organisés en véritables comités de pilotage, où chaque organisation joue un rôle bien déterminé pour mettre en œuvre un plan d’action commun. D’autres groupes ont en revanche établi des relations plus souples, plutôt dans l’objectif de favoriser la communication et les synergies.

La fondation vient maintenant d’entrer dans la phase d’évaluation à mi-parcours de sa stratégie 2016-2022. Comme évoqué par Ilke Tilders dans un précédent blog, cette analyse sera basée sur les discussions qui auront lieu entre nos partenaires dans les cadres offerts par nos Outcome Action Plans (OAP). Et du point de vue de la fondation, qui dit évaluation à mi-parcours, dit décisions de financement pour la dernière phase 2020-2022. Autant dire que nous devons absolument nous reposer sur des partenariats solides et fonctionnels.

Barthélémy Batieno du PRCM, un partenaire impliqué dans plusieurs OAP en Afrique de l’Ouest, nous a déjà livré le point de vue d’un partenaire sur ce qui fait une collaboration réussie. Pour celui qui met en œuvre un projet, une collaboration réussie repose principalement sur le principe de subsidiarité, une concertation permanente et une solidarité entre partenaires. Mais comment voyons-nous les choses du côté de celui qui finance ces projets ? J’avais interrogé mes collègues (et beaucoup moi-même !) sur cette question. Et pour l’heure, voici ce que nous voyons :

Tout d’abord, nous pensons qu’il faut qu’il y ait une volonté sincère de collaborer. Cela ressemble à un vœu pieu, car comment mesurer la sincérité me direz-vous ? Il y a toutefois quelques indices comme par exemple l’honnêteté d’exposer ses difficultés et ses échecs devant les autres. La fréquence des échanges en dehors des réunions formelles nous renseigne aussi sur la motivation à collaborer. Ou encore la flexibilité d’adapter ses plans en fonction des orientations discutées en groupe. Nous savons que la flexibilité favorise la collaboration, mais peut-on dire que la flexibilité favorise la sincérité ? En voilà une belle question d’examen de philosophie !

Il nous semble aussi important de voir nos partenaires développer des actions en commun. Il y a là-aussi matière à s’arrêter quelques instants car tout l’enjeu de notre dernière stratégie est ici. Dans certains cas, observer de nouvelles relations s’établir entre partenaires qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble est déjà un critère de réussite. Mais généralement, explorer des idées et identifier des opportunités d’actions communes prend du temps. Si l’on considère que nos partenaires ont « appris » à travailler ensemble lors de la première phase de notre stratégie, nous nous attendons à voir maintenant de plus en plus d’actions communes pour cette seconde phase.

Ensuite, il ne faut pas oublier que nous sommes un bailleur de fonds qui se retire, et rien ne nous ferait plus plaisir aujourd’hui que de voir nos partenaires chercher des financements ailleurs ensemble. Car oui, l’après 2022 et la fin des financement MAVA nous motive tout autant que notre dernier cycle de financement. Et à notre avis, une recherche de fonds commune témoigne d’un engagement autour d’un but partagé et d’une relation de confiance. En d’autres termes, d’un partenariat réussi. Avec en prime, la garantie que ces dynamiques partenariales perdurent après la fin des financements MAVA.

Pour conclure, je suis certain qu’à la fin de cette évaluation à mi-parcours, nous aurons de nombreuses autres leçons et recommandations à tirer pour qui souhaite se lancer dans la même aventure. Un exercice intéressant pourrait être de faire le parallèle entre le type de recommandations formulées par nos partenaires et le type de partenariat en place. Pour un prochain blog !