Echassiers et merveilles des Bijagos

En janvier 2018, une équipe de chercheurs de l’Université d’Aveiro (UA) s’est rendue dans l’archipel des Bijagós (Guinée-Bissau) pour  lancer des  investigations sur le terrain, dans le cadre d’une initiative plus large visant à sécuriser l’intégrité écologique de l’archipel des Bijagos en tant que site clé pour les échassiers le long de la voie de migration de l’Atlantique Est. Ce projet de collaboration internationale est financé par MAVA et coordonné par l’IBAP – Instituto da Biodiversidade e das Áreas Protegidas – avec la participation de plusieurs partenaires de la Guinée-Bissau, du Portugal et des Pays-Bas. Malgré de nombreux défis, l’équipe de l’UA a, entre autres, travaillé à la compréhension de la connexion établie par les échassiers des Bijagós avec d’autres sites le long de la voie de migration de l’Atlantique Est.

Pendant le premier campement sur le terrain qui a duré jusqu’en mars 2018, l’équipe a capturé un total de 465 échassiers avec des filets, dont 332 ont été bagués avec des anneaux d’une combinaison de couleurs différentes. Cela permet aux observateurs potentiels d’enregistrer et de rapporter les mouvements de ces oiseaux. C’est exactement ce qui est déjà arrivé à un pluvier argenté (Pluvialis squatarola) ! Bagué sur l’île de Formosa le 17 février 2018, il a ensuite été vu à Malaga, en Espagne le 6 mai 2018 – soit 79 jours après avoir été relâché dans les Bijagós et avoir migré 3 014 km vers le nord en direction des zones de reproduction dans l’Extrême Arctique.

Map showing the autumn migration of one GPS tracked Whimbrel between Iceland and West Africa (image from Google maps)
Map showing the autumn migration of one GPS tracked Whimbrel between Iceland and West Africa (image from Google maps)

Entre-temps, de l’autre côté de la voie de migration, les recherches en Islande ont également fourni des liens très intéressants avec l’Afrique de l’Ouest. Les chercheurs ont réussi à télécharger certaines des données contenues dans le GPS attaché à un courlis à bec grèle (Numenius phaeopus), révélant qu’il avait volé d’un seul coup entre l’Islande et l’île de Bolama en Guinée-Bissau. Ce courlis à bec grèle a quitté l’Islande en août 2017 et a parcouru 5 800 km en une seule fois, volant sans escale pendant environ trois jours et demi !

Le travail entrepris par l’Université d’Aveiro est important mieux comprendre les connexions le long de la voie de migration de l’Atlantique Est, dont l’archipel des Bijagós est un site majeur pour les échassiers. Ces activités font partie du plan d’action financé par la MAVA visant à mettre un terme aux perturbations dans les colonies d’hivernage et de reproduction des oiseaux d’eau.

 

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